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fût son épouse. : « Mais, lui dit-il garde-toi d’écouter une vaine piété qui pourrait être funeste à ta grandeur. Emploie le secours des charmes et des maléfices pour te défaire des seigneurs assez puissants pour te disputer ta couronne que tu veux conquérir. Laisse aux faibles mortels leurs craintes ; leurs lâches préjugés… Tu dois tout braver toi qui maintenant es l’égal des premières puissances ; ne respecte ni l’âge, ni le sexe ; satisfais tes passions et ressouviens-toi bien qu’il n’est pas de crime pour celui qu’on ne peut punir. » Edgard n’avait pas besoin de parler ainsi à Geoffroy ; l’âme de ce jeune homme était naturellement portée au vice. Il était méchant par caractère, et les affreuses instructions du tentateur ne furent pas jetées dans une terre stérile. Geoffroy s’aperçut que le char ne prenait pas la route du château de Belvèse. « Où allons-