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qué son voyage prochain. » Geoffroy répondit négativement, et, renfermant dans son cœur son impatience, il suivit le baron, rêvant aux événements de la veille, qu’il ne pouvait se déterminer à croire des mensonges. Toute la journée, il fut soucieux ; tantôt il formait le projet d’aller à la poursuite d’Edgard, et de savoir la vérité de lui ; puis il pensait que, si Edgard avait l’intention de ne rien lui apprendre, il lui serait facile de tout nier : d’ailleurs quelle serait sa confusion, si vraiment un rêve affreux l’avait tourmenté, d’aller avouer à quelqu’un qu’il connaissait à peine sa crédulité. La nuit remplaça le jour. Geoffroy, las d’une conversation dépourvue pour lui de tout charme, se retira de bonne heure. Depuis quelque temps il était dans sa chambre, réfléchissant encore, lorsque les vitraux coloriés des fenêtres tremblèrent ; un éclair rapide brilla. Geoffroy,