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SOUVENIRS D’UN FANTÔME

il aperçoit Edgard : celui-ci s’avance vers lui d’un air riant, et, voyant l’effroi imprimé sur toute sa personne : « Ami, lui dit-il, je n’ai point voulu vous prévenir sur la cruelle apparition qui vous était préparée. Apprenez maintenant que ma tendre épouse périt quelques mois après notre union ; mais la mort ne put en entier me la ravir, je lui dérobai le corps de Rosa ; et, au moyen d’un talisman, je donnai à cette machine désorganisée une nouvelle vie et une carrière à parcourir. Mais, en lui ôtant la bague, le prestige disparait et le trépas reprend ses droits. » Pendant ce discours, Geoffroy chercha à se remettre. Croyant que son crime n’était point soupçonné par Edgard, il en eut moins d’horreur ; mais un tremblement convulsif le saisissait malgré lui, quand la pensée le reportait de la scène épouvantable qui venait de se passer. Edgard, l’ayant de nouveau