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SOUVENIRS D’UN FANTÔME

Quand les chasseurs revinrent, ils faisaient porter en triomphe devant eux les pièces de gibier qu’ils avaient tuées. Pendant qu’Edgard et Geoffroy prenaient part à la joie, on vit s’avancer une riche litière d’où l’on vit sortir la femme du premier : Geoffroy fut frappé de ses traits ; tout le monde environna cette beauté dont rien n’égalait les charmes, mais dans laquelle on remarquait je ne sais quoi de sombre et d’extraordinaire : le sourire était dans sa bouche et la tristesse dans ses yeux. Le sire de Montmaure admirait ce mélange de grâces et de mélancolie, ornement enchanteur de la beauté ; elle lui rappelait sa Caliste qu’il aimait tant, et qu’il pensait obtenir bientôt. Après les premiers compliments, Edgard emmena son épouse ; chacun se retira, et Geoffroy alla penser à sa destinée future. La journée s’écoula bien lentement, au gré de son impatience :