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SOUVENIRS D’UN FANTÔME

êtres dont on ose douter : apprenez que l’empire de l’univers se partage entre le ciel et l’enfer. Le Dieu adoré par le vulgaire, tranquille au haut des sphères lumineuses, abandonne la terre aux puissances qu’il a créées : on appelle anges celles qui entourent son trône, ou qui commandent aux autres mondes ; car ne pense pas, Geoffroy, que la terre que nous habitons soit la seule peuplée : non, tous ces globes enflammés, lumières de nos nuits, sont autant de soleils pareils au nôtre, et, comme lui, éclairant des milliers de mondes, que la faiblesse de notre vue ne nous permet point d’apprécier. Là sont des êtres vivants, pensants, comme nous, et soumis pareillement aux lois de la nature. On nomme démons les esprits par lesquels la terre est gouvernée. Ne croyez point que ce nom ait l’odieuse acception qu’on lui donne : les démons ne sont pas des créatures ré-