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SOUVENIRS D’UN FANTÔME

trèrent pour dire au comte Guidi que le jeune Alberto, plongé dans un horrible délire, avait voulu se donner la mort. Cette nouvelle augmenta encore sa résolution de sauver son fils ; mais, tandis qu’il se dispose à consommer l’acte sacrilége, Annunziata s’avance vers le portrait de la comtesse Ottavia, et lui demande la formule du pacte qu’elle doit prononcer.

Des rires sataniques se font entendre ; un ouragan impétueux ébranle dans ses fondements le château des Guidi ; tous les assistants voient distinctement se dessiner sur les murailles l’ombre d’un corps colossal ; il déploie de vastes ailes, son front est armé de cornes aiguës, et sa queue, terminée par un triple dard, s’agite et se redresse ; c’est Lucifer… Il attache sur sa proie un œil étincelant… La jeune fille, décidée à consommer son horrible sacrifice, ne tremble