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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

qui toutes fondaient en larmes. Bientôt deux hommes se précipitèrent au milieu du groupe désolé, le comte Guidi et Luigi Doria ; ils lui prodiguèrent tous les témoignages de l’affection la plus vive, et ne se calmèrent qu’en voyant que l’objet de leur sollicitude avait repris connaissance : elle leur demanda, avec le cœur brisé, des nouvelles de son jeune frère.

« Il vit encore, lui fut-il répondu ; mais il doit s’attendre, à chaque instant, à subir notre cruelle destinée. »

Et le comte Guidi, rassuré sur sa fille, se livra de nouveau pour son fils à toutes les angoisses de la douleur d’un cœur paternel.

Il y avait quelque chose de solennel et d’effrayant dans tout ce qui se passait, cette nuit, au château de Guidi. Les cloches de la chapelle et celles du monastère voisin sonnaient avec fracas l’agonie du jeune Alberto.