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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

fouler sa sombre mélancolie au fond de son cœur ; ce fut dans ces dispositions pénibles qu’elle arriva dans la salle où étaient suspendus les nombreux portraits de ses ancêtres.


Le premier soin d’Annunziata, en entrant dans cette salle, fut de porter les yeux sur le cadre qui renfermait l’image de la comtesse Ottavia. Ô nouvelle surprise ! non seulement elle y retrouva les traits et le costume du fantôme qui lui était apparu, mais encore elle remarqua un changement de position dans l’attitude du portrait ; la tête, qui d’abord était vue de trois quarts, se trouvait maintenant de face, et sur ce point elle ne pouvait se tromper ; car, depuis quelque temps, ce portrait, objet de son attention particulière, était profondément gravé dans sa mémoire. Elle frémit de nouveau, et son