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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

comme si un feu ardent l’eût dévoré.

Une obscurité complète s’était étendue sur la terre, et la jeune Guidi était encore à la même place. Cependant elle entendait les fanfares joyeuses des chasseurs qui revenaient de la forêt. Son père, ses frères, Luigi Djoria attendaient qu’elle vînt les charmer de sa douce présence, et elle ne paraissait pas. On la chercha partout ; on parcourut les jardins avec des flambeaux, et on l’appela à haute voix. Ce tumulte, cette clarté bienfaisante la rappelèrent au sentiment de son existence ; elle se hâta de revenir vers la noble assemblée qui l’entoura avec empressement Ah ! combien, au milieu de tant d’allégresse, Annunziata éprouvait de désespoir lorsqu’elle songeait à la révélation qui lui avait été faite, et à quel prix on voulait vendre le repos de tous les membres de sa maison. Elle eut beaucoup à faire pour re-