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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

leur carrière par une sanglante catastrophe ? Avez-vous réfléchi sérieusement sur une pareille malédiction ?

— J’y songe sans relâche, répliqua Annunziata avec un redoublement de terreur. Mais encore si la cause était connue !

— Gardez-vous de l’apprendre, vous n’en soutiendriez pas le récit ; ce secret foudroierait celui qui serait assez téméraire pour remonter à sa source. Mais il est un autre vœu à former, c’est de découvrir le moyen de briser cette fatalité, et de faire rentrer la famille des Guidi dans le cercle de la vie ordinaire… et… ce moyen existe, » poursuivit le fantôme d’un ton plus sépulcral.

« Il existe ! s’écria la signorina, il existe, et vous venez pour me l’apprendre, pour que je puisse le révéler à mes parents ?

— Le révéler serait inutile ; nul d’entre eux ne voudrait l’employer. Il faut pour cela