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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

dée au parloir par un jeune chevalier qui venait lui apporter des nouvelles de ses amis de Judée. Didier était à un tel point effacé de son souvenir, qu’elle ne pensait pas à lui, et même lorsqu’il parut devant elle, elle eut toutes les peines du monde à le reconnaître. Frappé de cette circonstance, il commença à redouter ce que l’accueil de Sancie lui apprit bientôt en entier. Didier lui parla de la mort du baron, de son amour, de ses voyages, de ses combats. Sancie lui répondit froidement, versa quelques larmes au nom de son père, et dit en balbutiant à Didier qu’avant d’expirer Arnaud lui a fait promettre de s’unir au vicomte de Nissan, qu’elle était décidée à suivre la volonté de son père, et que rien ne changerait sa volonté.

L’étonnement et la rage de Didier le rendirent d’abord immobile ; mais reprenant ses