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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

servit de pâture-aux bêtes féroces[1]. »

En écoutant ce récit, les guerriers superstitieux frémissaient. « Oh ! mon ami, disait Sancie à Didier (en voyant couler les larmes de Gérard), si jamais je te suis infidèle, puisse ton ombre sanglante me punir de mon parjure !… » Didier l’aimait ; il ne pouvait croire à sa trahison : et ce fut malgré lui qu’il reçut ce serment inconsidéré que son cœur, généreux lui faisait regarder comme inutile.


Cependant deux mois s’étaient écoulés, et le temps des combats s’approchait. Le bouillant Didier sentit s’allumer dans son cœur le désir de la gloire, que l’amour avait étouffé pendant quelques instants. Son oncle

  1. Il existe, dans les papiers de la famille de D… L…, un vieux procès-verbal daté de 1200 environ, dans lequel est consignée cette histoire, dont les chroniques languedociennes parlent quelquefois.