Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

intenta tout à coup un procès pour une terre dont ce dernier voulait s’approprier la meilleure partie. M. de Thézan, certain de son bon droit, ne se tourmenta guère de l’attaque qui lui était adressée, et laissa entamer l’instance ; mais, lorsque son avocat lui eut demandé communication des titres sur lesquels il se fondait pour tenir la terre, on eut beau les chercher, on ne les retrouva plus. Le chartrier fut en vain mis sens dessus dessous, les maudits papiers échappèrent à toute investigation. Or, de leur production, dépendait le gain ou la perte du procès ; le comte était désolé.

Ses vassaux, instruits de ce qui lui arrivait, demandèrent à leur curé des prières de quarante heures, et, dans chacune de ses seigneuries, on pria Dieu pour que les titres se retrouvassent. Une nuit que le marquis dormait profondément, il fut réveillé par une