Page:Lamontagne-Beauregard - Visions gaspésiennes, 1913.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
VISIONS GASPÉSIENNES



Nulle main ne les cueille aux détours du buisson ;
Des bouquets journaliers leur couleur est bannie,
Et chaque faulx qui vient les prend dans sa moisson…


Ô mes petites fleurs, comme on vous calomnie,
Vous qui, n’ayant reçu ni parfum ni beauté,
Semez de taches d’or la plaine rajeunie !


Oui, le ciel mit partout quelque sublimité !
Et moi je vois en vous, ô mes fleurs singulières,
Un calice infini, plein de virginité,
Où nage la fraîcheur des aubes printanières !