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VISIONS GASPÉSIENNES


PRINTEMPS


Les champs sont reverdis, les bourgeons vont éclore.
Les beaux liserons bleus vont se rouvrir encore,
Le long des fiers côteaux, sur le bord des étangs,
Et tout va refleurir car voici le printemps !
Tout nous dit d’espérer, de chanter et de croire.
Le matin n’est plus froid et la nuit n’est plus noire.
L’oiseau refait son nid, l’onde reprend sa voix ;
L’étoile des amours se lève au fond des bois !
Ô vous qui n’avez pas de joie ou d’espérance,
Et dont le cœur jaloux fermente la souffrance,
Comme un vase rempli d’un funeste parfum,
Vous dont les rêves chers se brisent, un à un,
Emportés dans le gouffre infini des années,
Avec tout le carmin de vos roses fanées,
Vous qui redemandez la paix et la beauté