Page:Lamontagne-Beauregard - Visions gaspésiennes, 1913.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
VISIONS GASPÉSIENNES


LE PLUS BEAU CHANT


Quand la campagne se réveille,
Lente et joyeuse, le matin ;
Quand toute l’ombre de la veille
S’enfuit vers l’horizon lointain ;
Ou bien le soir, quand la prairie
Exhale le bon foin séchant,
À travers la route fleurie
Tout ici-bas n’est plus que chant !

Oui, tout est chant dans la nature.
Ô Dieu, vous faites tout chanter !
Dans quelque coin qu’on s’aventure
Le cœur est forcé d’écouter.
Chants des forêts, chants de la plaine,
Chants d’un bonheur qui s’est levé,
Toute notre existence est pleine
D’un chant toujours inachevé !