« Les arbres sont épais ; tous les chemins sont noirs.
« La nature se dresse, autour de nous, hagarde
« Comme un monstre surpris, et, dans la paix des soirs,
« Il semble que l’espace étonné nous regarde…
« Ici la terre dort de l’antique sommeil,
« Et ne tressaille point des récoltes futures.
« Ce n’est pas cet été que le lierre vermeil,
« Femme, pourra grimper le long de nos clôtures !
« Comme il faudra peiner pour que notre jardin
« Ressemble, chaque automne, au jardin de ton père !
« Et comme il te viendra, parfois, un lourd dédain
« D’être si loin, si loin de votre champ prospère !
« Ah ! tu ne verras pas naître en cet horizon
« Tes rêves d’autrefois, et souvent, les ours mêmes
« Viendront rôder autour de notre humble maison…
— « Qu’importe ! dit Louise à Jean, puisque tu m’aimes !… »