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VISIONS GASPÉSIENNES


L’ART


Voici partir l’été, déjà, ma chère sœur ;
L’ombre froide s’étend sur les collines vertes
Et les vallons. Goûtons la dernière douceur
Des plaines, que le givre a déjà recouvertes.

Venez ! Allons-nous en cueillir dans les sentiers
Les derniers lisérons et les dernières roses…
Courons après le jour ! Il faut que vous mettiez
Sur ces feuillages bruns vos illusions roses !…

Les couples sont passés derrière les buissons
Qu’on voit là-bas ; ils ont cueilli les marguerites ;
Nous, qui sommes des sœurs, par derrière eux, passons,
Nous volerons au bois ses tiges favorites.