Page:Lamontagne-Beauregard - Visions gaspésiennes, 1913.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
VISIONS GASPÉSIENNES


Elles baignaient leurs jambes nues
Dans l’herbe folle du chemin,
Prenaient des poses ingénues,
Se tenant toujours par la main.
Les oiseaux gris de la clairière
Venaient pour écouter leur chant :
À la rivière, la rivière,
Elles allaient dansant, dansant.

Hélas ! un matin, jeunes folles,
Voulant mirer leur front si beau,
Au milieu des blanches corolles
Trouvèrent leur calme tombeau.
Dans les cerisiers et le lierre,
Où le flot pleure doucement,
À la rivière, la rivière,
Elles sont là dormant, dormant…