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VISIONS GASPÉSIENNES


LA JEUNE TRICOTEUSE


Les lourds parfums des champs s’abattaient, adoucis,
Les laboureurs laissaient la côte raboteuse,
Quand j’aperçus, au loin, par un soir indécis,
La jeune tricoteuse !

De longs cheveux dorés, frisés abondamment,
Encadraient sans façon sa tempe vigoureuse.
Ah ! qu’elle avait alors un visage charmant
La jeune tricoteuse !

Je voyais le fuseau danser entre ses doigts
Et le rire animer sa lèvre duveteuse…
Je voudrais, dans mes vers, la rechanter cent fois
La jeune tricoteuse !