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VISIONS GASPÉSIENNES


LE SAINT-LAURENT


Dans quelque douce solitude
Son flot ne t’a-t-il point bercé ?
N’as-tu pas fui la multitude
Auprès de son flux oppressé ?


N’as-tu jamais, au bord des grèves,
Où les vieux soleils vont dormir,
Senti les amours et les rêves
Que, dans notre âme, il fait gémir ?


Ah ! si, d’un espoir qui soulève
Tu n’as pas connu le frisson,
Les gais matins, quand il se lève,
Viens donc entendre sa chanson !