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UN CŒUR FIDÈLE


— Demain, mes enfants, on laboure la terre d’en haut, près de la rivière Beaugirard. Vous attellerez la Grise ; on partira matin.

Tout en parlant, le père François Beaulieu, grand homme sec au visage flétri, ôtait ses bottes de cuir et les plaçait près du poêle dont la flamme s’éteignait.

Il venait de rentrer des champs avec ses deux fils, et la mère leur avait servi à souper. Le thé-pot brun, en grès, de forme rebondie, fumait encore sur la table recouverte d’une toile cirée aux dessins verts.

Entre la table et le poêle se trouvait la huche sur laquelle les casseroles à pâtes,