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UN CŒUR FIDÈLE

tache blonde, sans oser encore solliciter le moindre baiser furtif.

Souvent, après leur tour de voiture, quand le temps était calme, elle le pressait d’aller s’asseoir avec elle près de l’eau. Elle disait, le tirant par le bras :

— Viens donc, il fait si beau !

Ils s’essayaient sur les bords de la rivière, sur l’herbe, dans une petite « anse » où l’eau était tranquille et le gazon moelleux. C’était tout près de la maison. Mais le feuillage était épais et les oiseaux volaient de branche en branche comme en plein bois.

L’onde coulait à leurs pieds. Les aulnes luisants, teints de rouge, se dessinaient dans l’eau avec d’infinis miroitements, et le