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UN CŒUR FIDÈLE

chanteuses. Alors, il marchait à pas lents et Marie le rejoignait. Ils cheminaient un peu éloignés l’un de l’autre, à cause des curieux, et parlaient de choses banales, de choses vagues comme des étrangers. Mais la joie brillait sur leur visage, et sans parole particulière, sans démonstration, sans autre expression que celle du regard, ils comprenaient l’un et l’autre les liens délicieux qui les unissaient. Ils ressentaient en secret la douceur de cet amour qui grandissait de jour en jour, qui devenait puissant comme la tige de blé, prélude de la glorieuse moisson.

Il ne faisait pas noir lors du retour de l’église, mais il y eut quelquefois de ces jours brumeux où le soir vient plus rapidement que d’habitude. Alors, par cet ins-