Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
UN CŒUR FIDÈLE

Le lent travail du printemps se fit, jour par jour, aidé de ces vents incessants qui soufflent toujours sur les bords du Saint-Laurent. Le fleuve se débarrassa des dernières glaces que le courant retenait dans les « anses ». Les îles et les côtes reverdirent les forêts reprirent leur parure et sur le grand espace bleu de la mer, les habitants purent voir passer de nouveau les joyeuses goélettes qui comme de lointains papillons s’en allaient à tire d’ailes vers les ports de la Gaspésie et de la rive Nord. Partout la vie s’épandait et semblait prendre son élan pour tout envahir. Et ensuite vinrent les jours d’été, aux soirées tièdes, aux clairs de lune silencieux dans la verdure