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UN CŒUR FIDÈLE

grosses poignées qu’il lançait au loin. Il marcha longtemps ainsi d’un pas lent et rythmé. Quand le sac était vide, il allait le remplir dans le sac plus grand appuyé sur la clôture. Marie lui aidait à le tenir pour que le grain ne fût pas perdu.

Le vent devenait de plus en plus froid et la « brunante » commençait à descendre.

Gros Jean se battit les mains pour les réchauffer, puis il bourra sa pipe et l’alluma.

La brunante s’étendait toujours. Dans le champ voisin les voix s’étaient tues, et bientôt les deux jeunes gens se retrouvèrent marchant côte à côte derrière les voitures.

Les hommes, debout dans leurs véhicules,