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UN CŒUR FIDÈLE

avait un air candide et des manières réservées. La sévérité du couvent avait imprégné sur son visage quelques traits de ressemblance avec la physionomie modeste des religieuses. Dès qu’elle eut mis les pieds dans la maison de son père et que ses frères et ses sœurs lui parlant tour à tour des voisins et des voisines ainsi que des derniers événements, eurent prononcé devant elle le nom de leur ami Jean, le secret désir de le revoir s’empara tout de suite de son cœur. Il était pour elle le compagnon d’enfance dont on se souvient, l’ami de tous les jours qu’on a hâte de retrouver après l’absence. Et la rencontre ne tarda pas, car ce fut le lendemain qu’elle le revit sur les bords de la rivière Beaugirard.

Elle portait une cruche vide qui se balançait à son bras.