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UN CŒUR FIDÈLE

privait de son dessert pour le lui donner, et qu’elle venait même chaque soir, à l’heure du coucher, l’envelopper avec soin dans les couvertures. Là-dessus, Hélène Desbiens, fouillant dans sa mémoire, observa :

— C’est bien vrai ; j’ai lu cela quelque part : « On ne saura jamais tout ce qu’il y a de tendresse dans le cœur d’une religieuse ! » Oh ! une bonne religieuse que c’est admirable ! Mais, en tout cas, moi, je me marie !…

Mère Marie des Anges entendit la dernière exclamation. Elle dit à son tour :

— C’est cela, ma fille, mariez-vous : c’est votre vocation !…

Et les notes de son rire, frais et clair, montèrent, se prolongèrent comme l’air d’une vieille romance.