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UN CŒUR FIDÈLE

Fille unique d’un riche marchand de la paroisse voisine, gâtée par ses parents qui l’aimaient avec aveuglement, elle avait une nature maladive, violente, qui faisait d’elle la révoltée du couvent, la brebis égarée du troupeau. Douée d’un esprit scrutateur, passionnée de connaissances nouvelles, elle allait, le nez en l’air, cherchant toujours un nouveau motif d’exercer son don d’observation et de mettre à profit les multiples souvenirs de ses lectures. Ce désir de tout connaître, de tout expliquer, inquiétait ses maîtresses, mais les craintes qu’elle donnait étaient atténuées par la gaieté qu’elle faisait naître partout autour d’elle.

Marie, assise dans son petit lit blanc, lui raconta les bontés, les délicatesses de Mère Marie des Anges, lui expliquant qu’elle se