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UN CŒUR FIDÈLE

après chaque repas du midi, lui apportait son propre dessert dissimulé dans les poches de son grand tablier. Tantôt c’était un fruit, tantôt des sucreries. Le dimanche elle apporta des bonbons aux couleurs variées d’où se dégageait une senteur de cannelle et de menthe.

— Tenez, ma fille, c’est pour vous ! Elle jeta les friandises sur les draps. La malade, émue, rougit de confusion et de plaisir. Comme elle aurait voulu lui dire son affection et l’affection de toutes ses compagnes ! Mais elle était timide et resta incapable d’exprimer l’admiration que la douce religieuse inspirait à toutes ces jeunes âmes.

Chaque matin, elle entrait à l’infirmerie en même temps que le soleil, dont les rayons dorés filtraient en lisières entre les