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UN CŒUR FIDÈLE

ses yeux brillaient de plaisir. Son teint déjà éclatant prenait des couleurs encore plus vives ; son visage frais et joyeux avait une frappante expression de jeunesse.

Quand ils étaient las de la balle, les garçons commençaient à jouer au couteau. Ils s’asseyaient sur l’herbe et lançaient, chacun à leur tour la pointe de leur canif sur le sol. Ils étaient tous adroits à cette sorte d’escrime, mais c’était Jean qui y montrait le plus de virtuosité. Il pressait avec force la lame entre ses doigts, et d’un coup sec faisait tourner le canif sur lui-même. Il avait une manière à lui de le faire tomber droit sur l’herbe, bien planté dans la terre. Son canif atteignait le même point et ne déviait presque jamais.