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UN CŒUR FIDÈLE

mait les yeux, craignant toujours de voir apparaître l’ombre fatale, du côté de la maison abandonnée.

La peur de la fillette faisait naître dans le cœur du garçonnet une grande pitié, et déjà une amitié tendre s’établissait entre eux. Elle, si frêle cherchait instinctivement en lui la protection que toute femme demande un jour à celui qu’elle aime. Lui, fier du secours qu’elle lui demandait, éprouvait une joie profonde à la protéger, à tenir dans sa main robuste la petite main tiède et tremblante qu’elle lui abandonnait avec une entière confiance.

Mais, en grandissant, Marie sentit s’évanouir peu à peu la crainte du fantôme, et le jour vint bien vite où Jean ne tint plus