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UN CŒUR FIDÈLE

Et parmi elles c’était Marie Dumont qui manifestait les plus grandes appréhensions. Elle tremblait de tous ses membres quand son frère Joseph, laid et taquin, s’ingéniant à lui faire peur, criait, tout à coup, en s’approchant de la « Maison Condamnée » : « Un fantôme les p’tites filles, un fantôme ! » Paralysée à demi par l’épouvante, la fillette restait clouée sur place, les jambes engourdies. Alors, Jean, se séparant de ses camarades, venait à son secours. Il la prenait par la main, l’encourageait, l’entraînait doucement et finissait par la rassurer.

— Regarde, regarde, disait-il, tu vois bien, y a pas un chat ! Elle franchissait toujours avec lui le bout de chemin dangereux, mais il ne réussit pas à la convaincre de l’inexistence du fantôme. Elle fer-