Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
UN CŒUR FIDÈLE

déjà depuis plusieurs années par une famille qui partit pour les États, c’était une vieille maison, triste, enfouie dans un silence de mort. Grise et sombre, courbée, chancelante, avec des planches inégales clouées en travers des fenêtres, elle était sinistre et troublait l’imagination des enfants. Son petit jardin, carré et touffu, fleurissait encore tous les printemps. Les saules se couvraient de longues feuilles vertes, les roses débordaient par dessus la clôture, et les cerisiers, pour rejoindre les rayons du soleil, se dressaient hardiment dans un épais fouillis d’herbes sauvages.

De sombres histoires se rattachaient aux annales de cette maison. Des passants prétendaient avoir vu un fantôme blanc, dans le jardin, durant les nuits noires.