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UN CŒUR FIDÈLE

nuit troublante chantait par ses mille voix. Elle disait :

— « Il faut monter à deux les collines de la vie, et vider la coupe de tendresse avant que la mort brutale ne l’arrache de nos mains…

L’amour, oiseau farouche, ne se pose pas pour longtemps ; il faut le saisir avant qu’il ne s’envole…

Femme, appuie-toi sur l’épaule bien-aimée, et toi, homme, empresse-toi d’effeuiller sur les lèvres chéries les roses du baiser, car la nuit vient bien vite remplacer le jour, et l’automne bientôt, mordant les feuilles, fera sa moisson de choses mortes… Hâtez-vous d’aimer avant que la mort ne vous prenne !…