Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
UN CŒUR FIDÈLE

lait, bientôt ce court bonheur serait fini pour toujours. Jamais il n’aurait osé lui dire : « Je resterai si tu me gardes ». Il ne savait pas, il ne pouvait pas savoir si quelque chose de lui était resté dans son cœur, si les anciens souvenirs s’étaient ranimés en elle. Il avait dit : « Si je repars pour les États, on se reverra plus »… C’était l’adieu et la prière, le cri de détresse de sa pauvre âme endolorie, débordant de souffrance. Il la regardait toujours, suppliant et tourmenté, lui offrant, dans ces instants de silence et d’amour, son âme fraîche et pure comme la source des bois…

Le temps passait, elle ne parlait pas. Elle avait la tête penchée, les yeux bas et songeait. Un flot de pensées l’envahissait. La pitié, le remords, l’amour la trou-