Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
UN CŒUR FIDÈLE

Des fois, le soir, quand j’étais rendu au bout de mes forces, je frappais à la première porte pour demander à coucher. Tout d’suite j’entendais pousser le verrou et personne me répondait. Il fallait coucher sur la paille dans la grange, comme les vagabonds…

J’ai eu gros d’peine, gros d’peine…

Mais une fois j’ai été bien reçu. C’était chez un couple d’habitants, des français qui restaient près d’Amos. L’homme m’a dit : « Vous êtes un Canadien français ; vous parlez la même langue que moi, venez vous asseoir. » Il m’a fait asseoir près de lui et il a parlé longtemps avec moi. La femme m’a préparé un bon repas. La maison était bien tenue. C’était pas riche,