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UN CŒUR FIDÈLE

Les épaules courbées, pâle, le regard plein de tristesse, à voix basse, Jean relatait les principales étapes de la pénible vie qu’il avait menée depuis son départ du pays. À raconter ainsi ces tristes moments il les revivait dans son imagination, et son âme se trouvait comme plongée dans un flot d’amertume. Le dos de plus en plus courbé, le front de plus en plus pâle, il parlait lentement et les souvenirs affluaient…

— Personne sait ce qu’on endure quand on n’a pas de chez soi, qu’on est comme le juif-errant qui va de place en place ! J’oublierai pas cela du restant de mes jours…

J’ai eu gros d’peine, gros d’peine…