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UN CŒUR FIDÈLE

fois depuis sa maladie il s’intéressa à leurs travaux. Il demanda à sa femme si la paille avait été mise à l’abri, et si les « engagés » avaient battu le blé au moulin. Aucun de ces travaux n’avaient encore été entrepris. Mais pour ne pas l’attrister Marie lui répondit affirmativement. « Oh ! je suis content de ma terre c’te année ! » murmura-t-il. Et ses yeux assombris s’éclairèrent d’une vive flamme.

Mais vers le soir la fièvre reparut, accompagnée de délire. Son souffle devint faible et rapide, son regard vitreux prit une fixité qui ne laissait presque plus aucun espoir.

La nuit passa ainsi, nuit interminable où les râles du moribond étaient entrecoupés d’appels inintelligibles.