Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
UN CŒUR FIDÈLE

La maison, à l’intérieur, était immense. Deux salons se suivaient, séparés par une porte en forme d’arche. La cuisine avait quatre larges fenêtres à carreaux et un foyer de briques rouges qui composait à lui seul presque tout le mur du fond. Un air de véritable antiquité se dégageait de cette pièce. Sauf le poêle à la dernière mode, orné de nickel brillant, tous les meubles attestaient, par la forme et par l’usure, la simplicité d’autrefois. Un long banc de bois brut, dont les nœuds ressortaient, achevait ses jours près de la fenêtre qui donnait sur le jardin. La table était grande, épaisse et lourde, les chaises vieilles et difformes. Et quand, le soir, à la lumière d’une lampe à l’huile, le père Beaulieu faisait cuire, dans le chaudron noir du foyer, les pommes de