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UN CŒUR FIDÈLE

agitait les dernières plantes dans les champs jaunis et le soleil envoyait encore à la terre de chauds rayons, comme pour donner l’illusion du printemps à ces deux cœurs qui s’aimaient.

La noce se composait de douze voitures. Les harnais avaient été vernis, les chevaux finement brossés et les attelages brillaient de loin sur la route. Les curieux regardaient aux fenêtres. Comme toujours, les langues malignes jasèrent.

La grand’Louise, vieille fille sèche au nez crochu, en parla sur le seuil de sa porte avec sa voisine, la mère Durand :

— Y paraît qu’elle marie pas celui-là qu’elle aime. Elle aime le beau garçon à François Beaulieu, celui qui vient de partir