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UN CŒUR FIDÈLE

d’innombrables grillons qui se répondraient dans l’herbe. Quelques moissonneuses, surnommées moissonneuses-lieuses, liaient le grain par gerbes en le coupant. Les gerbes tombaient une à une sur le sol. Les hommes les ramassaient et les plaçaient droites sur le champ par groupes de quatre ou cinq. Puis les femmes avec le râteau, venaient glaner les tiges restées à terre.

Enfin, quand le grain fut sec, on en remplit des charrettes traînées par de vigoureux chevaux, et les lourdes charges s’en allèrent vers les granges.

Les mêmes cris, les mêmes voix se firent souvent entendre. L’âcre parfum des moissons emplissait l’air — et des tiges dorées se balançaient le long des routes.