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Sur ces rochers, des épines-vinettes, des sapins, des genièvres, des petits fruits sauvages, des fleurs sombres, de l’herbe rude, pesante de sel. Au fond, l’horizon où grouille le flot, où bouillonne la vague, où hurle le vent, le grand vent si pur du large. À côté une lourde colonne d’arbres épais où semble s’arrêter la lumière. C’est derrière cette forêt que je découvris la maisonnette de pêcheurs et les deux petites filles qui, dans l’eau claire, pêchaient à la ligne.

Petites filles de la mer, petites filles aux yeux bleus !…

Elles avaient de longues jambes, de longs bras halés par l’air salin, un corps délicat et robuste, recouvert d’une robe mince dont on ne voyait plus la couleur. Leur visage était plein de soleil, et leurs cheveux, bruns et longs, dansaient, sur