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s’éteint en nous. Le passé ne nous dit rien. Nous ne pensons pas à ceux qui sont morts, et nous ne pensons pas non plus à ceux qui naîtront. Nous sommes tout simplement des êtres voués à la terre, mais nous ne compterons pas pour la Patrie ?… »

Voilà des faiblesses qu’il faut avoir la force de dénoncer. Faisons notre examen de conscience national. Rentrons au fond de nous-mêmes. Demandons-nous ce que diraient les anciens, les premiers colons, nos pères, s’ils revenaient subitement parmi nous. N’aurions-nous pas à rougir devant eux ? N’aurions-nous pas à rougir devant ces morts à qui nous devons tout, et à qui nous ne rendons rien ? Ne mériterions-nous pas de voir paraître, à mesure que l’ombre tomberait de leur visage, et que leur âme recommencerait à aimer leur