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nationalité, n’est-ce pas une faiblesse, n’est-ce pas une lâcheté ?

Vous vous promenez, en voiture, dans les « rangs » de votre paroisse. Vous passez par les Concessions, au milieu des terres nouvelles, où s’étale la richesse des moissons. Vous admirez ces champs féconds semés avec soin par les descendants des premiers défricheurs. Vous regardez de bonnes vieilles maisons d’habitants, presque toutes pareilles, basses et grises, entourées d’un fournil, et de gros arbres, sous lesquels grouillent des oies blanches et des poules… Vous écoutez parler les gens : ils parlent tous français comme vous, et ils ne parlent que le français. Les enfants qui dansent des rondes sur l’herbe s’exclament en français. « Une ! Deusse ! Troisse ! Quatre ! Patates ! » Ils font des jeux en français : « Petit couteau d’or et