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comme les autres enfants de son âge, sa première communion.

À mesure que l’âme de son enfant s’ouvrait aux conceptions de la vie sa mère lui apprenait à se résigner, en faisant entrer dans sa nuit le clair rayonnement de la foi. Pour atténuer sa détresse, de peur qu’elle eût trop de regrets de ne pas voir la terre, elle lui parlait souvent du ciel. — «  Chère enfant, lui disait-elle, ne te désole pas, ne murmure pas ! Si tu pouvais voir les choses de ce monde, peut-être deviendrais-tu une fille frivole, livrée aux vanités terrestres. Quand l’œil du corps s’éteint, l’œil de l’esprit s’allume. Et par les yeux de l’âme on voit plus loin et plus haut… Pense au ciel. Les beautés de la terre ne sont rien auprès des beautés du ciel »… Et, doucement, l’aveugle se résignait. Un monde mystérieux se levait en