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hommes, tenaillés par la faim, ont chanté la gloire du pain et la richesse des épis. Mais sans l’homme des champs, le pain n’existerait pas. Y as-tu songé, homme des villes ? Avons-nous songé que les vies perdues à la campagne et qui auraient pu être sauvées par l’hygiène sont des gerbes de moins et de la misère de plus ? Que les gouvernements et les autorités se tournent donc aussi vers l’enfant des campagnes dont les bras seront voués un jour à l’œuvre de la terre. Que, grâce à un enseignement actif et intelligent, nos laboureurs deviennent de plus en plus forts, et nos engerbeuses de plus en plus belles.

Voyez, dans la maison du colon, la jeune mère auprès de son nouveau-né. Avec quel amour elle le regarde et de quels soins incessants elle l’entoure ! Elle a passé de longs jours à filer, à tisser, à cou-