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est pur, il est vrai, et la vie plus saine. Les ennemis de la santé y sont moins nombreux. Mais, combien il y aurait de faiblesses à relever, d’erreurs à redresser, de préjugés à combattre ! Pendant que tout renaît par la magie des beaux jours, que l’herbe brille, que l’arbre rayonne, que toute la nature, enfin, se tend vers la lumière, nous nous enfermons dans nos maisons, fenêtres et portes closes. Le soleil luit sur nos toits et nous nous retirons au fond de chambres sombres, où l’air n’a pas été changé depuis des mois, parfois depuis des années, où les mouches transportent à plaisir les germes qui peuvent donner la mort. Et, pourtant, la terre respire la vie. Les plantes cherchent l’air et la lumière, et nous — quel mystère ! — méconnaissons ces dons de Dieu en méprisant le grand bienfait du soleil.