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nous assez d’estime pour leur travail et d’admiration pour leur œuvre ? Trop longtemps ceux qui nous donnent du pain n’ont vu sur la figure de leurs frères que froideur et mépris. Trop longtemps certaines classes ont dédaigné de les coudoyer et de leur sourire. Les événements ont ramené l’équilibre. La guerre, qui fit naître le spectre de la faim, nous a mis du cœur au ventre… « C’est la beauté des époques troublées, dit un écrivain, de renouveler dans les hommes le sens véritable de la vie et de l’humanité. » Nous avons reconnu la grandeur de la vie simple : le présent s’est incliné devant le passé… Mais cette conception nouvelle ne sera-t-elle qu’une vision passagère, détruite en même temps que les causes qui l’ont amenée ? Je me rappelle avec tristesse avoir entendu, parfois, ces mots amers sur des