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leurs greniers »… Ainsi parlent les Calvaires des routes, veillant sur les maisons endormies…

J’en connais un qui s’élève sur une colline, loin, bien loin des villes, dans une vallée silencieuse que de grandes forêts vierges entourent. Un silence infini règne dans cette nature que l’on croirait sortie d’hier des mains de Dieu. Quand on a fini de contourner le chemin capricieux qui mène à cette vallée, on aperçoit le Calvaire dressé dans cette solitude comme un roi et un maître. Un rosier sauvage grimpe autour, et quand le soleil le darde, sur le haut du jour, le Calvaire tout-à-coup s’embrase et ressemble à un grand bûcher où flambent des roses. — Emblème de l’éternelle beauté que la Croix jette sur le monde.